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Article "Le désir à bout de souffle"
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Le désir à bout de souffle
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Un nombre croissant de personnes préfèrent se passer de relations sexuelles

On peut n'en avoir jamais éprouvé, regretter celui qui animait le couple à ses débuts, le stimuler par des relations extraconjugales ou des aventures, le chercher désespérément dans les magazines, dans Internet ou sur les écrans de cinéma, il ne suffit pas de claquer des doigts pour le faire apparaître ou disparaître. Le désir est aussi fragile qu'il peut être puissant.

Énergie vitale liée aux émotions, il est soumis aux excès d'une société de consommation qui a tant galvaudé l'acte sexuel qu'elle a fini par le désacraliser. Le Viagra, qui donne accès à la performance physique en palliant chimiquement les troubles mécaniques et l'absence de désir, en est un bel exemple. Alors qu'elle devrait être un moment de rencontre privilégié, la sexualité se consomme trop souvent comme n'importe quelle marchandise : elle occasionne rarement un véritable échange et laisse chacun dans une forme de solitude à deux.

Willy Pasini, fondateur de la Fédération européenne de sexologie et auteur de nombreux ouvrages sur la question, remarque qu'un nombre croissant de personnes cherchent à combler avant tout des besoins de stabilité affective et préfèrent se passer de relations sexuelles, convaincus qu'elles génèrent plus de problèmes que de satisfactions. Il souligne le besoin de trouver un équilibre entre la verticalité du désir qui suppose, selon lui, un schéma de dominant et de dominé et l'horizontalité plus « démocratique » des relations de couple, comprenant notamment la réciprocité et le respect. La psychothérapeute Frédérique Gruyer, quant à elle, invoque le mythe de l'amour, conçu comme une espèce de miracle dont nous ne serions pas responsables, dans lequel il ne serait pas indispensable de s'investir et qui fait apparaître le désir comme une source magique finissant par s'épuiser. Tout comme le sexologue Gérard Leleu, elle s'inscrit dans le courant de pensée le plus répandu, arguant que, pour autant qu'on le protège et qu'on en prenne soin, le désir peut durer ou être réveillé quand il s'est éclipsé.

Faire durer le désir est un enjeu de toujours, accru par l'allongement de notre espérance de vie et par le développement des maladies sexuellement transmissibles qui nous invitent à partager longtemps la couche d'un même partenaire. C'est aussi une préoccupation stimulée par l'intérêt grandissant que l'on porte à l'épanouissement personnel. Parallèlement aux analyses classiques se dessine la nécessité d'apprivoiser l'intimité pour donner une chance au désir de résister aux assauts du temps. À cet effet, la psychologue et psychothérapeute Francine Chabot suggère d'accepter le fait que le désir puisse s'étioler et nous invite à en habiter l'absence au lieu de chercher à tout prix à la combler. Qui sait ce que nous pourrions apprendre sur nous-mêmes et sur l’autre?

Le rôle de la psyché
D'un point de vue hormonal, la testostérone prédispose l'homme à l'appétit sexuel, tandis que celui de la femme fluctue au rythme de son cycle menstruel. Le but biologique de l'accouplement étant la survie de l'espèce, le taux d'œstrogène féminin augmente en période de fécondité, accroissant la sensibilité de la femme aux phéromones mâles (molécules odoriférantes stimulant le désir) et sa propre production de phéromones.

Si on s'en tenait à ces mécanismes chimiques et à la réponse physiologique, le désir humain serait un phénomène plutôt simple. Cependant, on ne peut en nier la dimension psychique, qui a le pouvoir d'interférer dans les processus biologiques. Le désir est en effet largement conditionné par les images reçues de la sexualité et les expériences passées, mais aussi par l’estime que l’on a de soi et par le degré de menace pour son intégrité ou au contraire de confiance que suscite l’autre. On ne peut nier non plus que le désir prend chez les humains des formes distinctes de la seule nécessité de reproduction. Ainsi, plus que tout, la pérennité du désir dans le couple passe par la qualité de l'intimité créée entre les conjoints. Cela implique que l'on se penche sur soi, sur l’autre et sur l'interaction entre les partenaires.

L’oeuvre du temps
Stress, fatigue, maladies, naissance, intrusion des familles, préoccupations personnelles et financières de même que conflits non résolus se classent également au rang des ennemis du désir. Mais ce qui le mine particulièrement est la fusion prolongée entre les conjoints. Parmi les stratégies classiques à mettre en place pour préserver le désir, on nous conseille souvent de créer des distances (jardin secret, activités sans l'autre, espace réservé dans la maison...), de prendre soin de soi et de maintenir le mystère (éviter de tout dire, de tout partager...). Mais cela ne suffit pas à la longue à combler la diminution de l'attirance physique, qui peut même disparaître. On a beau vouloir rester comme au premier jour, la proximité n'est pas garante de l'instauration d'une réelle intimité. Pour durer, le désir n'a en effet pas le choix de se transformer, car on se lasse de l'autre dans la mesure où l'on évite soigneusement, de part et d'autre, de se rencontrer.

En effet, selon Francine Chabot, la recherche éperdue du désir est le malheureux résultat d'un conditionnement à un modèle de sexualité préétabli. Le degré d'intimité est bien plus révélateur de la vitalité d'un couple que la force du désir ou la fréquence des relations sexuelles. Ainsi, d'après son expérience, le couple passe par une première étape de fusion et de connivences, où l'autre ne fait que renforcer le fantasme qui nous a conduit à en tomber amoureux. La sexualité apparaît alors davantage comme un moyen de perpétuer un rêve et de s'éviter soi-même que de rencontrer réellement l'autre. Peu à peu, l'image idéalisée se craquelle pourtant et le désir s'assèche. Déçu, irrité, on prend de la distance; on évite celui ou celle qui ne nous maintient plus dans l'illusion, mais nous place désormais face à nos fragilités les plus secrètes et à nos lieux intérieurs les plus douloureux. Le défi consiste alors à survivre à la confrontation entre les deux univers que porte chacun des conjoints. L'asthénie sexuelle peut devenir à cette occasion une forme de refuge. Mal négociée, cette période de désillusion sur soi et sur le couple annonce trop souvent la rupture. Traversée, elle ouvre les portes à la compréhension et au partage et permet le passage nécessaire de la fusion à la différenciation.


Évoluer ensemble
Il semble en effet logique que, si les individus évoluent, le couple ne peut rester statique. Les psychologues américains Ellyn Bader et Peter Pearson se sont justement intéressés à cette évolution. Pour eux, le couple semble passer par les mêmes étapes de développement affectif que l’enfant. Le premier stade est celui de la fusion, dans lequel on ne fait qu'un avec l'autre. On a alors le sentiment d'être seuls au monde. Vient ensuite le temps de la différenciation : on se démarque, on s'affirme en vérifiant que la relation résiste à ce premier détachement. Dans la phase d'exploration, on s'éloigne de l'autre, on fait des choses sans lui. Puis le rapprochement se reproduit; on se donne des objectifs communs, on établit des règles de fonctionnement. Dans cette période de coopération, on est clairement engagé et attentif à l'autre. Enfin, la maturité du couple est atteinte. Arrivé au stade de la synergie, on est deux tout en étant sûr du lien qui unit le couple. C'est alors qu'on peut créer et construire ensemble.

Chacune des étapes de cette lente évolution connaît de nombreux revirements et retours en arrière; tout comme le couple, elle n'est jamais achevée. Elle s'accompagne de découvertes et de prises de conscience souvent génératrices de conflits, d'où la nécessité d'établir une communication de qualité. C'est là le meilleur des liants; son efficacité est bien supérieure à l'étude approfondie de techniques sexuelles censées raviver le désir. Ainsi, communication et respect de l'autre permettent d'affirmer les identités et les besoins de part et d'autre et de gérer les désaccords.

Cela dit, le conflit a des vertus dont il serait dommage de se priver. En exprimant clairement son mécontentement par la colère, on évite l’accumulation de frustrations et le ressentiment qui en découle. L'intimité et la confiance mutuelle permettent alors de ne pas craindre de façon excessive le rejet possible et les représailles et de prendre le risque de se faire entendre. Chacun des partenaires ne peut alors que sortir grandi de cette expérience et apprendre que, bien qu'elle se fasse le plus souvent dans des lieux difficiles, la rencontre peut être fructueuse pour soi comme pour l'autre.

Ennemi numéro un
On dit que la peur est le plus grand facteur d'inhibition du désir. Sur le plan physiologique, elle crée une vasoconstriction contraire à la vasodilatation nécessaire à l'excitation. La peur se décline malheureusement sur plusieurs modes et, si certaines peuvent être régulées par une communication saine et salutaire dans le couple ou par le recours à des médecines douces, il en est d'autres qu'on ne pourra juguler sans le recours à une psychothérapie. C'est le cas, par exemple, de la peur ou du dégoût des organes sexuels qui peut s'expliquer par une éducation répressive ou par des traumatismes vécus dans l'enfance (contact avec un exhibitionniste, attouchements non désirés, baisers volés, première expérience sexuelle difficile, sans parler des viols ou des rapports incestueux).

La peur de l'intimité que nous avons évoquée est identifiée à la peur d'aimer. Toutes deux sont le triste héritage de nos histoires familiales et s'accompagnent d'une anesthésie affective nuisible à la libre circulation de l'énergie tant sur le plan physique que psychique. Il s'avère alors plus facile de fuir dans le travail ou les loisirs, de se satisfaire par une activité masturbatoire, de créer des conflits pour éviter le rapprochement et de rompre quand l'investissement affectif devient trop évident. Dans ce cas, un retour sur le passé semble nécessaire pour comprendre d'où viennent les blocages et de quels schémas nous sommes prisonniers et pour laisser s'épanouir une vie amoureuse.

La peur du plaisir découle généralement d'un autre héritage : celui de la morale dans laquelle nous baignons, quelles que soient nos croyances religieuses. Le mépris du corps a en effet dévié le désir de sa nature exubérante; il oriente encore trop souvent la femme vers une sexualité passive, exempte de sensibilité, voire d'orgasme. Rappelons-nous tout de même qu'au XlXe siècle, en Europe, les médecins proposaient de traiter les femelles lubriques par la cautérisation du clitoris ou de la vulve et, si cela ne suffisait pas, par l’excision ou l'infibulation voire, en tout dernier recours, par l'internement. La haine de la chair ne date pas d'hier et continue de faire des ravages dans la vie de bien des humains, particulièrement dans celle des femmes, un peu partout sur la planète. Ainsi, il n'est pas si évident qu'on puisse faire l'amour juste pour le plaisir. Et pourtant, la jouissance combat l'angoisse, stimule la bonne humeur et l'activité intellectuelle, réduit la douleur et détend les muscles. Pourquoi nous priver de ses bienfaits?

Tout un défi
Le défi consiste donc à nous défaire du conditionnement qui nous mène à percevoir le désir comme l'unique baromètre de la santé du couple. S'il est vrai qu'il faut chercher à nourrir nos fantasmes au lieu de les réprimer et à satisfaire nos besoins au lieu de les nier, nous devons le faire en composant avec ce que nous sommes réellement plutôt qu'en maintenant à tout prix une image idéalisée de nous-même et de l'autre. L'intimité profonde ne peut se tisser que dans l'exploration de nos vulnérabilités réciproques. Le plus grand tort que nous puissions faire au désir, finalement, est de l'empêcher de se transformer et, surtout, de s'absenter.

 

Fabienne Cabado


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